23/01 CRITIQUES DE ANNE HOAREAU

23/01 CRITIQUES DE ANNE HOAREAU

Por la plumas
NETO VILLALOBOS
Chalo , gardien de nuit, a une passion : les combats de coqs. Quand il se décide à acheter son propre coq (répondant au doux nom de Rocky), sa vie en est bousculée. Entre galères pour trouver où dormir avec un animal de compagnie aussi insolite, et rêves de grandeur grâce à lui, des liens se nouent, des amitiés se créent, et ce petit gallinacée devient rapidement la mascotte d’un joyeux groupe.
Enfin un film léger! Tout dans ce film respire l’humour: des cadrages aux dialogues, en passant par l’absurdité de l’histoire elle-même, ce film est un petit bijou d’esprit. On s’attache aux personnages, tous singuliers, parfois ridicules, mais ô combien touchants. Je me suis régalée avec la scène du « passage aux toilettes », absolument génial (je ne voudrais pas en dire trop). On rit d’un bout à l’autre du film. Drôle sans exagération, absurde sans ridicule, Por las Plumas est tout simplement le film que j’ai préféré parmi tous ceux que j’ai eu l’occasion de voir au Black Movie. Courrez-y !

Anne Hoareau, Collège Emilie Gourd

Nobody’s daughter Haewon
HONG SANGSOO
Haewon est amoureuse de son prof. Enfin elle l’était. Enfin elle l’est encore. Enfin c’est compliqué. M. Lee est amoureux de son élève. Enfin non, c’est mal. Enfin il est marié. Mais quand même, « qu’est-ce qu’elle est belle ». Une histoire-d’amour-mais-pas-trop, où on se perd, se retrouve, se perd à nouveau…
J’ai ris. Beaucoup ris. Après, je ne sais pas si c’était le but recherché.
 L’abus de zoom donne un ensemble « cheap » à cette fiction où les dialogues ne volent pas haut, où la drague est digne des plus grands Kékés de notre génération (à côté les princes de l’Amour sont très subtiles), et où on boit…souvent. Et beaucoup. Sans histoire passionnante à quoi se raccrocher, on cherche un peu l’utilité de cette « love story ». Surjoué, ça piaille, ça s’engueule-mais-en-restant-droit-comme-des-i (très crédible), et certaines scènes mettent  vraiment mal à l’aise.
J’ai quand même trouvé amusant de voir se dérouler dans un même lieu des scènes analogues, voire parfaitement identiques, petits clins d’oeil pour le spectateur.
Anne Hoareau, Collège Emilie Gourd
23/01 CRITIQUES DE CLARA MUGA EZQUERRA

23/01 CRITIQUES DE CLARA MUGA EZQUERRA

Por las plumas
NETO VILLALOBOS
Chalo est agent de sécurité. Passionné par les combats de coq, il finit par en obtenir un qu’il prénomme Rocky. L’affection que l’homme éprouve envers l’animal frôle un genre d’amour.
Bien que ce ne soit pas le plus grand film de tous les temps, cette comédie touchante et à la fois légère est plaisante à regarder. Dans une sélection de films majoritairement plus sérieux, elle arrive comme une bouffée d’air frais. Les acteurs et l’animal y sont mis en valeur, sur fond de ville costaricaine multicolore. J’apprécie tout particulièrement la scène où Chalo court chercher Rocky, qu’il avait abandonné dans un parc, car c’est autant une performance physique de la part de l’acteur qu’une performance visuelle. Neto Villalobos signe une oeuvre tout en finesse, empreinte d’humour implicite. Les dialogues sont savoureux. De plus, aucun évènement n’est dramatisé. C’est une peinture de la vie comme elle est, faite de hauts et de bas, sans rien d’insurmontable. Un remède contre la morosité, que je trouve exquis.

Clara Muga Ezquerra, Collège Madame de Staël

Trapped
PARVIZ SHAHBAZI
Nazanin vient de la campagne. Bonne élève, elle s’est installée dans une grande ville iranienne (probablement Téhéran) pour ses études de médecine. La procédure d’obtention d’une chambre dans la cité universitaire est longue. C’est pourquoi elle s’installe chez Sahar, jeune femme travaillant dans une parfumerie à l’esprit plutôt ouvert. Les événements ne tardent pas à se compliquer pour Nazanin, qui ne réalise que trop tard l’engrenage dans lequel elle a été entraînée.
Que dire de ce film ? J’ai personnellement beaucoup de mal avec le personnage de Nazanin, trop ingénue, qui se fait avoir par tout son entourage d’une manière ou d’une autre. Pourtant Sahar l’annonce dès le début : elle fera tout son possible pour fuir l’Iran au plus vite. Néanmoins certaines scènes filmées hors champ (la descente d’escalier et l’autoroute de nuit) sont réellement bonnes et laissent au spectateur la possibilité d’imaginer bon nombre de suites possibles. J’ai également apprécié cette peinture de la société iranienne, à la fois traditionnelle et bien plus moderne que ce que j’imaginais. Cependant ce film m’a frustrée, de par son dénouement qui n’en est pas vraiment un.

Clara Muga Ezquerra, Collège Madame de Staël

22/01 CRITIQUES DE LORETTE SAUVET

22/01 CRITIQUES DE LORETTE SAUVET

Char… the No-Man’s Island
 
SOURAV SARANGI
 
Ouaao ! C’était magnifique ! Voilà l’état d’esprit dans lequel je me trouvais en terminant la séance de projection de ce documentaire. Les images sont impressionnantes, magnifiques, voir peut-être un peu surnaturelles. On se sent transporté.
Cependant, en y repensant, je me rends compte que je n’ai pas vraiment saisi le message que voulait faire passer ce film. Beaucoup de thématiques sont abordées. On voit le petit garçon dans son commerce de riz, on voit la grande pauvreté de sa
famille. Il se retrouve obligé de quitter l’école, perte de temps pour trouver l’argent nécessaire à payer le mariage de sa sœur.
Parallèlement, on suit la dégradation de l’île par le fleuve et son courant, sans vraiment établir de lien avec la famille, les conséquences que cela pourrait avoir. J’ai peut-être passé à côté de certains détails pour avoir pu profiter pleinement du
documentaire, je l’ai trouvé un peu long à certains moment, mais mon impression générale reste très positive.
Malgré la présence parfois trop imposante de la caméra, les scènes des soirées dans la famille, les discussions des personnages m’ont particulièrement touchée.
 
Lorette Sauvet, Collège Madame de Staël
 
 
 
 

Atalaku
 
DIEUDO HAMADI
 
Une caméra, seule au milieu d’un Congo en quête d’une meilleure situation, tente de raconter les élections présidentielles de 2011. Comme le veut la démocratie, chacun doit donner sa voix ; ce procédé est pourtant loin d’être simple.
De quelle manière inciter les gens à voter sans qu’ils ne se sentent trompés ? Ou comment  donner de l’importance aux votations pour un peuple qui ne connaît pas ces pratiques ?
Je trouve que ce documentaire donne une bonne idée des difficultés d’instaurer une démocratie dans un pays où les gens n’y sont pas habitués. On a vraiment l’impression de se trouver au milieu des discussions, on sent le ton monter, on voit à quel
point la violence arrive vite, surtout au milieu d’une foule.
J’aimerais souligner la belle présence de la caméra, très discrète d’un côté, mais sans essayer de se cacher. Par contre, la grande critique que je pourrais faire à ce film, c’est qu’il donne mal à la tête. La caméra bouge dans tous les sens et c’est très difficile de rester concentré sur l’histoire. Ce point est dommage, car il m’a empêché de profiter pleinement de ce beau reportage.
 
Lorette Sauvet, Collège Madame de Staël
 

22/01 CRITIQUES DE TAINA GRISCOM

22/01 CRITIQUES DE TAINA GRISCOM

Char… The No Man’s Island
SOURAV SARANGI
 
J’étais particulièrement impatiente de voir ce film et de découvrir comment Sourav Sarangi  traitait ce sujet : une terre qui perd ses frontières, qui devient petit à petit une île entre L’Inde et le Bangladesh et dont le destin est inévitable ; disparaître.
Des roseaux blancs laineux se dressent du Gange, on entend comme un bruit violent. De l’eau ? Un naufrage ? Et puis on découvre les premières images, ahurissantes et belles. Des flancs qui se détachent avec lenteur, la terre qui se déchire et différentes qualités d’image intrigantes. Des vies s’attachent à cette rive inquiétante, le commerce de riz, le trafic, des femmes-passeuses, la pauvreté d’une famille, une dot payée par un enfant. On perd un peu le fil, les histoires ne se suivent pas. Les passeuses rencontrées dans une intention timide deviennentbrusquement une obsession. Il raconte les problèmes rencontrés dans cette  société parfois plus que ceux directement liés à l’érosion de la terre. On tente de s’accrocher à certains éléments qui surgissent de façon récurrente (l’autel-façade), mais il y a trop d’informations. On sent que Sourav veux raconter son voyage, qui s’est étalé sur cinq ans ; mais il s’éloigne en fait du travail de la thématique.
 
Taïna Griscom, Collège Claparède

White Shadow
NOAZ DESHE
 
Époustouflant. La narration effectivement à couper le souffle du sort destiné aux Albinos dans un pays où, convoités par les superstitions, ils sont exploités, vendus, craints et surtout, tués.  La subtilité des ellipses et le montage introduisent le spectateur dans un monde sombre et onirique. Noaz Deshe réussi par un merveilleux tour de force  à faire tenir le tout dans la réalité en gardant une subtilité qui fait travailler le spectateur. La construction du récit est bien présente pourtant on oscille
souvent vers le documentaire, avec le plaisir d’assister à une maîtrise et une conscience de l’effet magistrale. La caméra accompagne la violence et la douceur par sa mobilité incroyable. Tantôt rapide, tantôt lente, nerveuse, calme, on est pris tout le long du film !  Les couleurs et la lumière jouent et communiquent, on est face à un tableau plus qu’abouti. Je suis souvent restée bouche-bée durant la projection. S’il y a un film que je vous conseille sans hésiter c’est White Shadow. (Attention seulement-quelques scènes peuvent heurter les sensibles)

Taïna Griscom, Collège Claparède

22/01 CRITIQUES DE ANNE HOAREAU

22/01 CRITIQUES DE ANNE HOAREAU

White Shadow
NOAZ DESHE
Le drame s’impose dès le début, quand Alias, un jeune garçon albinos, assiste au meurtre -au massacre même- de son père. Sa mère prend donc la décision de le confier à son oncle, espérant ainsi lui offrir une meilleure vie, mais c’est chose vaine, car le petit Alias n’est à l’abri nul part : les organes des albinos sont en effet convoités par les guérisseurs. White Shadow paraît filmé comme un documentaire, dans le feu de l’action, ce qui donne une connotation particulièrement réaliste à l’histoire de ce petit garçon. Des plans insolites, poétiques aussi, offrent à cette fiction une esthétique très inédite qui m’a beaucoup plu. Il m’a fallu attendre la fin du film pour que le sens prenne forme dans mon esprit (mais c’est peut-être parce que je suis une quiche en anglais et qu’il n’était pas sous-titré en français…), mais le « bouquet final » en vaut la peine. White Shadow est un film très touchant, plein d’émotions, qui vaut vraiment la peine d’être vu.

Anne Hoareau, collège Emilie Gourd

Char… The No Man’s Island
SOURAV SARANGI
La construction du barrage Farakka, qui s’est achevé en 1975, a modifié le cours du Gange, créant un bout de terre, un semblant d’île à mi-chemin entre le Bangladesh et l’Inde, Char. Y vit Rubel et sa famille, qui tentent de survivre par la contrebande. Mais jusqu’à quand ?
Un documentaire plein de promesses, où des images plus belles les unes que les autres se succèdent, mais au final très décevant. Pourtant, ça commençait bien. La voix off est charismatique, vibrante d’émotions, les prises de vue sont à couper le souffle, et certains plans sont de vrais uppercuts, pourtant, je n’ai pas réussi à attraper le fil conducteur de ce documentaire. On se perd, tout se floute, on ne sait plus trop à quoi s’accrocher, quel chemin suivre. Certains passages ne sont pas nécessaires, presque trop intimes ou humiliants, sans servir le sujet. Je n’ai pas vraiment compris où est-ce qu’on voulait nous emmener.  Malgré tout, je souligne encore une fois la beauté esthétique du film, et l’intelligence du découpage.
Anne Hoareau, collège Emilie Gourd
22/01 CRITIQUES DE CLARA MUGA EZQUERRA

22/01 CRITIQUES DE CLARA MUGA EZQUERRA

Char… the No-Man’s Island
SOURAV SARANGI
En construisant un barrage sur le Gange en 1975 les humains ont modifié le cours naturel du Gange, inondant des villages entiers. Alors que des terres étaient submergées, d’autres surgissaient de l’ancien lit du fleuve. C’est ainsi qu’est née Char, une île entre Inde et Bangladesh, où les populations locales ont trouvé refuge. En filmant le jeune Rubel, seize ans, qui aide sa famille en transportant chaque jour illégalement du riz au Bangladesh, c’est le quotidien de tout son entourage qui est dépeint par la caméra de Sourav Sarangi.
Ce documentaire est touchant et montre le combat que ces êtres humains mènent chaque jour en traversant le fleuve. Cela est d’autant plus marquant car le récit ne tombe jamais dans le pathétique. On retrouve l’explosion de couleurs propre à l’Inde ainsi que la beauté de la faune et de la flore qui s’est adaptée à ce no man’s land. L’oeil du spectateur en est émerveillé. En regardant ce film, on ressent la complicité que le réalisateur a su créer entre lui et les habitants. Certes, il  lui aussi vécu le déménagement forcé, néanmoins je salue son travail de longue durée dans cette communauté du Char.
À la fin du documentaire Rubel dit ne pas avoir d’espoir pour le Char. Chacun se fera sa propre opinion. Un film qui ouvre les yeux sur une réalité.
Clara Muga Ezquerra, Collège Madame de Staël

White Shadow
NOAZ DESHE
Alias, nom peu commun qui annonce tout de suite la particularité du personnage. L’enfant est né albinos en Tanzanie, pays où l’on attribue des vertus rares aux organes d’albinos. Après l’assassinat de son père, le garçon prend la fuite pour sauver sa peau, entamant un périple compliqué durant lequel il ne peut compter sur personne.
Dès le début l’oeil du spectateur est gêné par des plans où la lumière blanche abonde. On ressent directement le problème qu’est naître blanc parmi superstition et rejet de la différence. Le film est violent, cependant un tel sujet ne pourrait être abordé autrement. Noaz Deshe nous entraîne d’une cruelle réalité à une autre, et cela jusqu’à la fin. Les plans sont très esthétiques, avec parfois une profondeur de champ qui guide l’oeil. Chapeau aux jeunes acteurs pour leur performance ! Ils amènent un brin de poésie et de tolérance à l’ensemble. Peut-être que Noaz Deshe a voulu insuffler l’espoir d’une future génération qui changerait les moeurs. Un film à voir, ne serait-ce que pour en apprendre un peu plus sur ce thème trop peu connu.
Clara Muga Ezquerra, Collège Madame de Staël