BM 2017 | Critique de Rayane Chraïti

BM 2017 | Critique de Rayane Chraïti

Los Nadie | Juan Sebastián Mesa
Colombie | 2016 | 84′

Ne te laisse pas mourir lentement !
Ne te prive pas d’être heureux !*
…C’est le cri de la Jeunesse de Medellin qui nous parvient à travers « Los Nadie », premier long-métrage Juan Sebastian Mesa. Le jeune réalisateur colombien porte un regard plein de tendresse sur une jeunesse qui vit à Medellin, une ville au dessus de laquelle la violence, invisible mais constamment présente, plane. En effet Medellin a longtemps a été réputée pour être l’une des villes les plus violente d’Amérique du sud.
Par un procédé noir-blanc, le réalisateur nous plonge dans un monde intemporel qui se concentre avant tout sur le quotidien et les chemins de cinq jeunes adultes qui se rencontrent au croisement de la culture punk. A travers leur art, la musique, le graffiti, le jonglage, ces jeunes expriment leur désaccord avec la société dans laquelle ils vivent, ainsi que leur leur désir de liberté. La plupart souffrent de la pauvreté et relations compliquées avec leurs parents qui n’acceptent pas leur forme de rébellion, ni leur différence.
Composée majoritairement de musique punk, la bande-son nous ouvre la porte du monde de ces jeunes révoltés. La proximité avec les personnages nous fait vivre une aventure pleine de vie, de rires, de pleurs, de colère, mais surtout très touchante. Depuis les hauteurs de la ville, le regard porté vers le Sud, Ana, Pipa, Mechas, Camilo et Manu nous emmènent avec eux dans leur rêve.
* extrait du poème « A morte devalgar » de Martha Medeiros
BM 2017 | Critique de Manon Jaquin

BM 2017 | Critique de Manon Jaquin

Suntan | Argyris Papadimitropoulos
Grèce | 2016 | 105′

C’est à travers le regard de Kostis – un quadra triste, mollasson, enlisé dans sa solitude et qui n’a aucune raison d’aimer la vie – que Argyris Papadimitropoulos, le réalisateur de Suntan, nous expose à la brutalité du vieillissement. Le protagoniste principal du film rencontre Anna et ses amis venus profiter de l’été sur les magnifique îles grecques. Une brève aventure provoque chez Kostis l’espoir d’une histoire d’amour mais la jeune femme aux mœurs légères n’est plus intéressée. C’est alors que Kostis sombre peu à peu dans la folie…
Le film montre une belle palette d’émotions de la vie, de ses espoirs à ses désillusions. C’est par ses responsabilités de médecin sur l’île et la jeunesse décadente du groupe de jeunes touristes et surtout de la sexualité débridée d’une jolie jeune femme, Anna, que nous comprenons le passé et le quotidien monotone du médecin. Kostis n’a jamais vécu ces moments de fêtes et de liberté, comme ce film l’illustre par moment avec exagération: il s’attache à cette bande et souhaite rattraper le temps perdu. Le manque d’amour et une adolescence ennuyeuse amène à comprendre la dégradation de l’état d’esprit du protagoniste principal.
« Suntan » est particulièrement intéressant par le jeu des acteurs, dont Makis Papadimitriou qui joue Kostis, la dégradation psychologique et tragique de cet homme et le fil conducteur entre la fiction et son protagoniste. On en ressort chamboulé, car nous passons d’une envie forte de partir au soleil, faire la fête entre potes et profiter de la vie sans se soucier des conséquences du lendemain, à une scène d’agression et de peur. Comme l’a souligné l’acteur que nous avons pu rencontrer après la projection, ce n’est jamais facile d’incarner un salaud !
BM 2017 | Critique de Léa Holcbecher

BM 2017 | Critique de Léa Holcbecher

Collective Invention | Kwon Oh-kwang
Corée du Sud | 2015 | 92′
Comme un poisson sur Terre
Dans la section « Abus de pouvoir », Collective invention marque les esprits. Son scénario est passionnant, plein d’humour et inhabituel. Celui-ci dénonce des sujets graves, à savoir l’irrespect des droits de l’homme et la chasse à la différence, mais est cependant très plaisant. Kwon Oh-kwang, réalisateur coréen, introduit parfaitement ces affreuses réalités dans une comédie amusante.
Collective invention est l’histoire d’un homme qui, suite à la prise de médicaments provenant d’un centre médical très développé, se métamorphose peu à peu en poisson. Dès le début de sa transformation, celui-ci mène une vie rude et souffre constamment de discrimination et n’a d’autre envie que d’être « normal ». Cependant, le film regorge de perpétuels retournements de situations, ce qui offre, à ce long métrage, une fin inattendue qui porte à réflexion et remet en question notre façon d’être avec les autres.

Le jeu des personnages apporte une grande touche de drôlerie au scénario. Chacun est atypique, se diffère par sa manière d’être. Les effets spéciaux du poisson en devenir sont d’une grande finesse. En effet, on apprécie grandement ce personnage et ses caractéristiques particulières. De par son regard, ses gestes, sa façon d’être, celui-ci nous touche profondément.

Collective invention est à voir ! Il met l’accent sur des sujets sensibles qui ne devraient plus avoir lieu d’être de nos temps. La peur et la condamnation de la différence sont causes de grandes injustices dans le monde et c’est en offrant une vision particulière sur ces réalités que cette comédie se démarque fortement.
BM 2017 | Critique de Léa Holcbecher

BM 2017 | Critique de Léa Holcbecher

Los Nadie | Juan Sebastiàn Mesa
Colombie | 2016 | 84 min
C’est une véritable balade urbaine au cœur de la ville de Medellin que nous propose le réalisateur Juan Sebastiàn Mesa à travers son film Los Nadie. En suivant les vies de cinq personnages faisant partie d’un mouvement punk, le réalisateur met en scène la révolution personnelle de ceux-ci quant à la situation tendue et la violence présente en permanence dans cette ville d’Amérique latine. Subissant de plus, une forte pression familiale, les jeunes punks cherchent une échappatoire à ces réalités en adorant les tatouages, le jonglage, l’art de la rue, la musique, la fête… Tous animés par une grande envie de voyager et de découvrir le monde et ses cultures, Camilo, Mechas, Manu, Ana et Pipa forment rapidement une famille dirigée par les mêmes rêves et intérêts.

Le noir-blanc de l’image donne à Los Nadie, sa particularité la plus intéressante. Il permet tout d’abord de se focaliser complètement sur les personnages et de découvrir profondément leurs rôles respectifs sans être mentalement distrait par l’immense variété de couleur qu’offre la ville de Medellin. Ce procédé souligne aussi une certaine monotonie de la temporalité, ce qui nous permet de suivre les personnages de manière permanente.

Le suivi rapide et spontané de la caméra nous permet également de nous plonger à part entière dans la vie de ses personnages: Los Nadie offre 84 minutes intenses dans lesquelles on se sent concernés par chacune des préoccupations de cette jeunesse.
Los Nadie offre donc à ses spectateurs une vision des tensions présentes au sein de certaines villes d’Amérique latine, mais exprime parallèlement, un message fort, celui « qu’il ne faut pas oublier d’être heureux ».
A voir absolument !
Le Jury des Jeunes et les critiques en herbe en photos

Le Jury des Jeunes et les critiques en herbe en photos

Petit stop au café-plage du Spoutnik
-Séance photo argentique avec Mehdi
  > L’équipe des jeunes au complet ; le Jury des Jeunes (8) ; les jeunes critiques (5)
– Séance photo argentique avec Mehdi

 – Séance photo argentique avec Mehdi