31.01.2018
The story of two hardnesses: the one of making a film and the one of finding a lover
The questions were asked by the public. Questions and answers have not all been written. Also, the sentences have been rearranged: some have been cut, some have been shortened.
What inspired this film?
I’ve always had stories to narrate. But when I wanted to make a film, every institution rejected me. So I decided to make it with my own money. That’s why I had very less budget. I had to make sure that there were very less characters and that I could film in only one place. I also filmed it within twelve days.
How did you come about the idea to make a film about love and intimacy?
I was sitting at the beach to think about what story I wanted to tell. I realised many people were making love on the beach. I was wondering why it was so. After looking at the statistics I found out that almost 55% of Mumbai’s population lived in constrained houses. That’s why I made a film about it.
Were the actors professional actors? How much time did it take to rehearse?
All actors are professional but there are also all friends that I met at the acting school where we were. We had to rehearse between 10 p.m. to 2 a.m. because that was the only moment when we could rehearse in a proper studio. For 25 days we rehearsed during our early mornings.
How many people were you on the stream?
We were 18 people. But some people sometimes came to help because they were excited about the film.
There are mainly two things that we’ve learned with Love and Shukla’s history and characters: never give up your projects, in movies’ industry as well as in love.
Siddharth Jatla, réalisateur de Love and Shukla
31.01.2018
Compte-rendu de la discussion autour du film Machines
Entre rouage de la société et individualité

Suite au visionnement de Machines, le jury des jeunes entame une discussion autour de la mise en avant des travailleurs d’usine dans le film et autour des facteurs menant à une condition de vie aussi précaire. On y parle de la durée des plans, de leur grossissement, des effets des interviews donnés, en bref, de la qualité de l’immersion dans leur quotidien. Mais il est aussi question de société: qui est réellement acteur dans notre société? Qui peut contrôler ses mécanismes? Quelle est, en tant que consommateur, notre marge de pouvoir dans le fonctionnement d’un système économique et social?
Prenons d’abord l’immersion dans l’usine indienne du film. Selon Victor, les plans étaient trop courts, la place à la réflexion trop peu présente. Selon Belinda, les plans étaient trop longs, les idées pas assez clairement énoncées. De plus, on avait l’impression, à cause des gros plans, d’être en huis-clos, d’être détaché du contexte, de ne pas voir la réalité d’ensemble de l’usine, relève Victor. Laissant de côté le cadrage, on peut relever le rythme et la structure du film comme étant très bien travaillés. Les interviews rythmaient le film et aidaient à comprendre le point de vue des travailleurs, argumente Belinda; et Louise de surenchérir que les scènes étaient parfaitement imbriquées les unes aux autres, et que le fil de l’histoire était clair et consistent. Tout le groupe est d’accord sur ces points. Que pensez-vous de la fin? demande Louise. Selon Victor et Laure, elle est trop courte, bien qu’ils y voient une belle symbolique. Voici la symbolique dont ils parlent: les ordures, en brûlant, dont les jaillissements sortent des portes des fours, dérangent. C’est le même cas que celui des ouvriers: on les met à brûler puis on étouffe leur plainte. Ce qui nous amène à nous poser la question suivante: qui est responsable de cette plainte?
Ce sont les directeurs d’usine comme celui interviewé dans le film, dénonce Belinda. Ils sont dans leur confort et refuse de voir que leurs ouvriers souffrent, continue-t-elle. Puis Louise contredit: ils n’ont pas beaucoup d’influence sur le confort de leurs ouvriers. S’ils haussent les salaires, ils seront moins compétitifs sur le moyen-terme et auront moins à offrir par la suite. Leur comportement est dicté par l’environnement compétitif des industries, pas par leur égoïsme. Belinda de reprendre: il a quand même de quoi de se payer des lunettes, un smartphone, une chaise de bureau confortable! Il pourrait partager son salaire, être plus compréhensif! Louise pense le contraire: la marge de ce qu’il peut donner de plus sans décélérer la production est moindre. Partager le salaire des patrons n’est pas suffisant pour améliorer le niveau de vie des patrons. C’est nous qui sommes les principaux acteurs, finalement! C’est pour nous que les foulards sont faits! Laure donne l’analyse globale: nous ne sommes pas les seuls acteurs, et les patrons non plus! Il y a plusieurs acteurs: les ouvriers, les chefs d’usines, les !commanditaires! et les consommateurs. Si l’un d’entre eux ne joue plus le rôle dont ce type de système a besoin, alors le système s’effondre, c’est un effet domino. Chacun a un rôle. Louise acquiesce: c’est pour cela qu’il faut, si l’on a comme but d’améliorer la vie de ces gens qui ne sont pas un cas isolé, se rendre compte de notre influence, de notre pouvoir. Malgré l’approbation du groupe sur la prise de conscience possible de notre pouvoir, une question reste sur toutes les lèvres: comment faire pour instaurer, par la force des consommateurs convaincus, un nouveau système qui éviterait les défauts présentés dans le film? Est-ce réellement possible?
27.01.2018
Premier documentaire de Joël Akafou, Vivre riche expose sans détour le phénomène africo-européen du broutage. Filmé en duo, Dieudo Hamadi à l’image et Joël Akafou au son, ce documentaire a été réalisé en Côte d’Ivoire dans les quartiers d’Abidjan.
Il y raconte le quotidien de jeunes hommes qui séduisent des Européennes via internet afin de gagner suffisamment d’argent pour vivre. Une promesse d’amour exotique en échange d’un don d’argent. Ces jeunes hommes risquent jusqu’à 10 ans de prison et 10’000 euros d’amende pour pouvoir s’offrir une paire de baskets ou une soirée dans un bar. Un documentaire sans artifices, filmé à visage découvert et tourné avec les moyens du bord, Vivre riche saura aisément en faire réfléchir plus d’un. Malgré la petite expérience cinématographique de Joël Akafou, ce film convainc largement par son honnêteté et son approche franche d’un sujet tabou et sensible.
Après 2 ans de réalisation et 3 mois de tournage sans pouvoir dormir (ces jeunes hommes étant particulièrement actifs de nuit comme de jour), Joël Akafou nous livre un documentaire au plus près du réel et parsemé de séquences émotionnelles
intenses. Le réalisateur l’avoue volontiers : ce film a été une thérapie pour tous les protagonistes, ainsi que pour le duo derrière la caméra.
Vivre riche est un documentaire qui ne bluffe pas avec son public, tout en exposant une problématique actuelle. À montrer dans tous les établissements scolaires (et moins scolaires) sans hésitation.

26.01.2018
Spoor
Agnieszka Holland nous propose avec Spoor une superbe ode à la nature et à la résilience. Une femme proche de la faune s’insurge face aux atrocités commises par les hommes de son village et fait de belles rencontres au long d’une histoire liée aux animaux qu’elle affectionne particulièrement.
Premièrement, le scénario proposé touchera tout amoureux de la nature qui ne pourra qu’aimer Janina Duszejko (Agnieszka Mandat) et sa force de caractère mélangée à une gentillesse infinie. Sa combativité se ressent tout au long du portrait d’une femme qui ne se laisse pas faire. Par de longs plans évoquants, une glorification animale est exposée et mélangée à une histoire délicate qui se développe comme une fleur qui éclos.
Ensuite, la musique se place sous l’action parfaitement et, par des pistes superbement réussies, les séquences s’en retrouve soulevées. La lumière, ainsi que les décors permettent des visuels magnifiques et une ambiance forestière très réussie.
Le scénario ne plaira peut-être pas à tous, mais au bout du compte, Spoor offre une histoire touchante enveloppée d’une image travaillée. Le film est un must pour tout aficionado de la faune ou de la flore.