BM 18 – Compte-rendu autour du film Machines par Louise Cardinaux
Compte-rendu de la discussion autour du film Machines
Entre rouage de la société et individualité

BM 18 – I AM NOT A WITCH par Robin Phildius
I am not a witch – Un conte puissant
Sans succès. Elle avait en tête le visage d’une enfant qui a été prise en photo à plus 5000km de là, lors des premiers repérages effectués par son mari. Sûre d’elle, elle a refait les 5000km pour la retrouver, non sans peine. Elle fut quasi choisie d’office, après une audition rapide.
Dramatique, révoltant et brutal, I am not a witch est un film puissant. L’esthétique est très soignée avec une colorimétrie caractéristique et des plans millimétrés. Les séquences sont puissantes, la musique est hyper pertinente et la bande sonore très soignée. Le rythme est lent, comme pour nous laisser le temps de goûter l’intensité de chaque scène, chaque plan. Les acteurs sont tous non-professionnels, et Rungano leur a laissé une grande part d’improvisation afin de les laisser sentir eux-mêmes comment jouer au plus près de la réalité.
Difficile de faire une critique plus élogieuse, mais je n’ai pas pu trouver le moindre accroc dans cette œuvre particulière, qui a été nominée 7 fois dans différents festivals (notamment pour la caméra d’or à cannes). Un vrai coup de cœur.
BM 18 – VIVRE RICHE par Robin Phildius
Premier documentaire de Joël Akafou, Vivre riche expose sans détour le phénomène africo-européen du broutage. Filmé en duo, Dieudo Hamadi à l’image et Joël Akafou au son, ce documentaire a été réalisé en Côte d’Ivoire dans les quartiers d’Abidjan.
Il y raconte le quotidien de jeunes hommes qui séduisent des Européennes via internet afin de gagner suffisamment d’argent pour vivre. Une promesse d’amour exotique en échange d’un don d’argent. Ces jeunes hommes risquent jusqu’à 10 ans de prison et 10’000 euros d’amende pour pouvoir s’offrir une paire de baskets ou une soirée dans un bar. Un documentaire sans artifices, filmé à visage découvert et tourné avec les moyens du bord, Vivre riche saura aisément en faire réfléchir plus d’un. Malgré la petite expérience cinématographique de Joël Akafou, ce film convainc largement par son honnêteté et son approche franche d’un sujet tabou et sensible.
Après 2 ans de réalisation et 3 mois de tournage sans pouvoir dormir (ces jeunes hommes étant particulièrement actifs de nuit comme de jour), Joël Akafou nous livre un documentaire au plus près du réel et parsemé de séquences émotionnelles
intenses. Le réalisateur l’avoue volontiers : ce film a été une thérapie pour tous les protagonistes, ainsi que pour le duo derrière la caméra.
Vivre riche est un documentaire qui ne bluffe pas avec son public, tout en exposant une problématique actuelle. À montrer dans tous les établissements scolaires (et moins scolaires) sans hésitation.
BM 18 – SPOOR par Robin Phildius
Spoor – Un splendide patchwork
ans pour parfaire l’adaptation, le roman étant très compliqué à cerner. Spoor (« le décompte » en bon vieux français) est à la fois un film d’horreur, un drame, une comédie et un conte de fées. Spoor pourrait même plaire aux plus jeunes, s’il y avait moins de scènes macabres.Dès les premières séquences, on saisit un style clair, avec une musique narrative qui apporte vraiment une dimension de plus à l’adaptation. Y aurait-il une influence américaine ? Quoiqu’il en soit, tout au long du film la réalisation est à la hauteur. Les plans sont soignés, le rythme est dense, on ne s’ennuie pas. Toute l’expérience qu’Agnieszka Holland a accumulé lors de ses 16 précédentes réalisations se sent bien dans cette adaptation complexe, qui saura vous toucher, vous faire rigoler et pleurer, et réfléchir à nos propres agissements.
Laissez vous emporter par la dynamique particulière du film, ne cherchez pas trop à cerner le genre du film et je vous promets que vous passerez un superbe moment. Spoor est un film très riche qui vous surprendra plus d’une fois. À voir sans hésiter.




