Critique de Lisa Arisaldi à propos du film Lesson Learned, de Bálint Szimler.

Lesson Learned est le premier long métrage de fiction du réalisateur hongrois Bálint Szimler. Sorti en 2024, le film a été présenté dans la section Cineasti del Presente du 77e Festival du film de Locarno.

Le film suit Palkó (Paul Mátis), un garçon de 10 ans qui, après avoir quitté Berlin, peine à s’adapter au système éducatif strict de Budapest, et Juci (Anna Mészöly), une jeune enseignante qui rejoint l’école. Elle tente de comprendre Palkó et de l’accompagner lors de son arrivée , mais tous les deux se heurtent aux méthodes archaïques de l’école hongroise. Les thèmes principaux du film sont : les défis de l’adaptation, la rigidité du système éducatif et la quête d’une compréhension mutuelle.

Le film se distingue par sa qualité visuelle. Les plans serrés rendent compte de l’atmosphère étouffante de l’établissement scolaire.  Les extérieurs (par exemple la cour de récréation) sont caractérisés par des plans détaillés.

Les performances des jeunes acteurs, en particulier celles de Paul Mátis, apportent une authenticité touchante à l’ensemble.

Quant au personnage de Juci, il est complexe : elle incarne une enseignante empathique confrontée à des obstacles institutionnels qui la séparent de ses élèves. Son interprétation subtile met en lumière sa façon de communiquer qui, à l’école, ne fait que l’isoler et augmente son désir de changement.

Une scène particulièrement marquante est celle où Palkó est battu par son professeur d’éducation physique, Ákos, interprété par Ákos Kovács. Cette confrontation brutale et la réaction silencieuse mais expressive de Palkó, mettent en évidence la violence latente dans le système éducatif, conséquence du manque de compréhension entre les enseignants et les élèves.

Certaines scènes, comme celle de la pièce de théâtre, semblent se prolonger inutilement sans apporter de valeur ajoutée significative à la narration.

Lesson Learned offre une réflexion poignante sur les conditions difficiles des écoles hongroises et invite le spectateur à contempler la nécessité d’une réforme éducative pour libérer les esprits emprisonnés.